Impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les enfants : un constat clinique alarmant
Pour la France, le 30 novembre 2020
Résumé
Des professionnels en psychologie, psychanalyse, pédiatrie et pédopsychiatrie dressent un
constat alarmant au sujet des impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les
enfants. Décrivant leurs observations, ainsi que les symptômes relevés dans leurs
consultations et analysant les témoignages de parents, enseignants et enfants, ils relèvent de
graves perturbations dans le vivre-ensemble et la socialisation, la survenue de nouvelles
maltraitances au sein des établissements, une condamnation de la tendresse, de l’empathie
et un interdit implicite à l’altérité, une entrave au développement relationnel, psychomoteur
ainsi que des régressions dans les apprentissages, une fragilisation majeure de l’autorité
bienveillante/contenante et de la posture parentale, une perte de repères structurants et des
discours paradoxaux. Le tableau clinique conclut à une souffrance psychique croissante chez
les enfants, risquant d’entraîner une explosion de troubles psychiques graves et de passages
à l’acte suicidaires.
Introduction
Nous professionnels en psychologie, psychanalyse, pédiatrie et pédopsychiatrie entendons
alerter sur les impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les enfants.
Ce traumatisme provient plus généralement d’une effraction du monde des adultes dans le
monde des enfants, les adultes étant traités par l’État comme des enfants, et les enfants
comme des adultes auxquels l’on supprime la joie de vivre, les loisirs, la socialisation, la
projection confiante dans les adultes et l’avenir, la tendresse et l’innocence.
Le discours adressé aux enfants par la politique sanitaire actuelle est un matraquage de peur,
de méfiance, de culpabilité, de maladie et de mort. De plus, il s’agit d’un discours d’adultes
mortifère qui ne s’adapte pas à l’âge des enfants, et face auquel les enfants reçus en
consultation nous paraissent totalement désorientés.
Les symptômes relevés dans nos consultations
Des enfants de plus en plus nombreux surgissent en consultations, avec un tableau
traumatique sans équivoque.
Énumérons quelques-uns des symptômes les plus fréquemment rencontrés :
Angoisse, troubles du sommeil, démotivation, retrait émotionnel, baisse d’énergie (liée au
manque d’activités, à la surveillance continue, à l’inquiétude de mal faire), asthénie liée à la
peur constante (peur de la maladie, peur de mal faire, peur d’enlever le masque, peur de
contaminer autrui, peur d’être grondé, peur de l’autre etc.), sidération, anxiété chronique
(due notamment à la consigne induite de ne pas tomber malade pour pouvoir rester à l’école),
troubles psychosomatiques (qui perdurent de retour à la maison, par exemple : tics,
problèmes de peau, troubles respiratoires et asthmatiques inédits pour des enfants ne
présentant pas de symptômes antérieurs, bouffées de chaleur qui entravent le sommeil la
nuit, migraines, dermatoses…). Le développement de traits hypocondriaques et des retours
d’énurésie chez des enfants déjà grands (ex. : enfants de CM2 qui avaient acquis la propreté
depuis longtemps) ont également été constatés.
L’on constate une extrême agitation entraînant des diagnostics en chaîne d’hyperactivité
(alors même que les enfants n’ont pas d’espace pour jouer et se dépenser à l’école, que leurs
activités sportives et culturelles ont diminué au profit d’un temps plus important passé sur les
écrans), des régressions dans le langage, des confusions émotionnelles, psychiques et
intellectuelles graves entraînant une régression dans les apprentissages, dans l’adaptation et
le comportement en société, une diminution de l’altérité, de la coopération et de l’empathie,
un repli sur soi, une perte de spontanéité, et des troubles de type dépressifs inquiétants
conduisant à une augmentation des idées suicidaires.
Pour certains, l’école est vécue sur un mode désormais phobique1.
Les troubles traumatiques se lisent en particulier dans le déploiement exponentiel de
sentiments de honte, de tristesse et de culpabilité, ainsi que de symptômes dissociatifs, voire
d’épisodes de déréalisation.
Les environnements familiaux et éducatifs ne parviennent plus à contenir les angoisses des
enfants, tant la politique sanitaire actuelle est intrusive et violente à leur égard, et nous
souhaitons en particulier argumenter sur les raisons d’un tel tableau clinique.
La maladie et la mort : un rapport terrorisé au corps et au vivant
Les enfants absorbent tous les jours par les médias et au sein de leurs établissements scolaires
le conditionnement d’une peur permanente et latente de la mort.
Le corps est désormais investi principalement à travers la maladie. Il devient un ennemi
persécuteur dès l’apparition du moindre symptôme, entraînant sentiment de culpabilité et
rejet de l’enfant. De plus, le corps est traqué et investi par des lavages de mains incessants
(voire compulsifs) avec du gel hydro alcoolique, ou le signalement du masque mal mis sur le
visage.
Le corps de l’enfant est également maltraité dans certaines situations, par exemple des
parents dénoncent des situations ubuesques où le recours au casier au collège et lycée est
1 Ces troubles de nature phobique sont à relever également chez des enseignants dans nos consultations, certains
étant en arrêt de travail pour cela, d’autres souhaitant démissionner et ne se sentant plus en capacité de
transmettre de façon sereine dans de telles conditions.3
interdit, ainsi les enfants doivent porter des sacs jusqu’à 11 kg, et prendre des itinéraires
contraignants et épuisants au sein de l’école pour rejoindre une salle de classe2.
Dans cet article paru dans le Lancet Child & Adolescent health, les auteurs insistent sur l’impact
tragique des mesures politiques d’isolement social sur les enfants et les adolescents3 . Ils
rappellent que les interactions sociales font partie des besoins humains de base, tout comme
le besoin fondamental de manger ou dormir. Se sentir insuffisamment relié aux autres a des
conséquences négatives profondes et durables sur la santé physique et mentale, et cela peut
même aller jusqu’à induire plus de mortalité4.
Certains protocoles de biosécurité obligent les enfants à se tenir sur une case, ce qui entrave
le libre déploiement du mouvement nécessaire à un développement psychomoteur
harmonieux, notamment dans les cours de récréation.
Le masque est vécu tant comme une marque de musèlement qu’un objet fétiche irrationnel
qui éloignerait un ennemi invisible. Aussi dès que l’enfant retire son masque pour retrouver
une vie normale, il peut vivre des éprouvés de terreur et de culpabilité. Nous avons des retours
d’orthophonistes et de psychologues indiquant que les enfants ont tellement peur de se faire
gronder ou encore de mourir s’ils le retirent, qu’ils sont désormais bloqués pour enlever le
masque.
La réalité est que les enfants ont un besoin important de voir le visage des personnes qui
s’occupent d’eux : lire les visages, les expressions, les mimiques, ce qui se traduit par le jeu
universel des grimaces (tirer la langue, etc.) ; la lecture du visage permet à la fois un
apprentissage des émotions sur le visage de l’autre, et un apprentissage de ses propres
fonctions nécessaires au langage et à la communication.
Le 06 septembre 2020, les professeurs de pédiatrie Christèle Gras-Le Guen, vice-présidente
de la société française de pédiatrie, et Régis Hankard, coordonnateur du réseau de recherche
clinique pédiatrique Pedstart, sont formels : « la COVID-19 n’est pas une maladie qui concerne
les enfants. (…) la Covid-19 n’est définitivement pas une maladie pédiatrique. »5. Ils rajoutent :
« L’idée qui se dégage de ces observations est qu’il ne faut surtout pas que les enfants fassent
l’objet de mesures draconiennes, pénibles à vivre, qui pourraient bouleverser leur quotidien,
alors que ce microbe ne les concerne que vraiment très peu. »
En dépit de ce constat médical, les plaintes des enfants quant au port du masque peuvent être
banalisées, voire réprimandées, sous prétexte qu’il ne serait pas si terrible de porter un
masque toute la journée (« les chirurgiens en portent bien eux ! »). D’où le message implicite
2 https://www.facebook.com/watch/?v=317319673026731
3 The effects of social deprivation on adolescent development and mental health, The Lancet Child & Adolescent
Health, Volume 4, Issue 8, 1 Août 2020.
4 Baumeister RF Leary MR. The need to belong: desire for interpersonal attachments as a fundamental human
motivation. Psychol Bull. 1995 ; 117 : 497-529
Hawkley LC, Cacioppo JT. Loneliness matters: a theoretical and empirical review of consequences and
mechanisms. Ann Behav Med. 2010; 40: 218-227
Mask mandates may affect a child’s emotional, intellectual development, Dr Mary Gillis, 23 Juillet 2020.
5 https://up-magazine.info/le-vivant/sciences/65177-la-covid-19-nest-pas-une-maladie-qui-concerne-les
enfants/1
Impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les
enfants : un constat clinique alarmant
Pour la France, le 30 novembre 2020
Résumé
Des professionnels en psychologie, psychanalyse, pédiatrie et pédopsychiatrie dressent un
constat alarmant au sujet des impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les
enfants. Décrivant leurs observations, ainsi que les symptômes relevés dans leurs
consultations et analysant les témoignages de parents, enseignants et enfants, ils relèvent de
graves perturbations dans le vivre-ensemble et la socialisation, la survenue de nouvelles
maltraitances au sein des établissements, une condamnation de la tendresse, de l’empathie
et un interdit implicite à l’altérité, une entrave au développement relationnel, psychomoteur
ainsi que des régressions dans les apprentissages, une fragilisation majeure de l’autorité
bienveillante/contenante et de la posture parentale, une perte de repères structurants et des
discours paradoxaux. Le tableau clinique conclut à une souffrance psychique croissante chez
les enfants, risquant d’entraîner une explosion de troubles psychiques graves et de passages
à l’acte suicidaires.
Introduction
Nous professionnels en psychologie, psychanalyse, pédiatrie et pédopsychiatrie entendons
alerter sur les impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les enfants.
Ce traumatisme provient plus généralement d’une effraction du monde des adultes dans le
monde des enfants, les adultes étant traités par l’État comme des enfants, et les enfants
comme des adultes auxquels l’on supprime la joie de vivre, les loisirs, la socialisation, la
projection confiante dans les adultes et l’avenir, la tendresse et l’innocence.
Le discours adressé aux enfants par la politique sanitaire actuelle est un matraquage de peur,
de méfiance, de culpabilité, de maladie et de mort. De plus, il s’agit d’un discours d’adultes
mortifère qui ne s’adapte pas à l’âge des enfants, et face auquel les enfants reçus en
consultation nous paraissent totalement désorientés.
Les symptômes relevés dans nos consultations
Des enfants de plus en plus nombreux surgissent en consultations, avec un tableau
traumatique sans équivoque.
Énumérons quelques-uns des symptômes les plus fréquemment rencontrés :
Angoisse, troubles du sommeil, démotivation, retrait émotionnel, baisse d’énergie (liée au
manque d’activités, à la surveillance continue, à l’inquiétude de mal faire), asthénie liée à la 4
qu’il n’est désormais plus permis aux enfants de se plaindre dans leur quotidien d’un
quelconque désagrément ou mal-être physique et/ou psychologique.
De surcroît, sur un plan physiologique, l’on prive les enfants d’oxygène, ce qui aggrave tout ce
que nous allons dire ensuite. Le port du masque en continu rend en effet la respiration difficile
et accentue le ressenti d’angoisse6 . Des médecins observent également une recrudescence de
problèmes respiratoires de type bronchites asthmatiformes7. Le manque d’oxygénation du
cerveau engendre des déficits de la concentration, de l’attention, de la mémoire, risquant de
conduire davantage d’enfants en échecs scolaires, sans parler des répercussions sur leur
immunité.
Le Dr Margarite Griesz-Brisson8, docteur en médecine, neurologue consultante et
neurophysiologiste, titulaire d’un doctorat en pharmacologie alerte sur la gravité d’un
problème de saturation d’oxygène et de saturation en dioxyde de carbone : selon elle « pour
les enfants et les adolescents, les masques sont un interdit absolu »9 et ce, afin de permettre
le développement du système immunitaire et le déploiement du cerveau.
De graves perturbations dans le vivre-ensemble et la socialisation
La peur et la terreur sont les maîtres mots de cette politique sanitaire, dans laquelle l’autre
n’est plus un autre à apprivoiser, mais un ennemi potentiel duquel chacun doit se méfier en
conservant des distances entravant tout apprentissage de la fraternité et de la solidarité.
Cette méfiance permanente est susceptible d’entraîner un sentiment de persécution qui, s’il
vient se renforcer comme nous le constatons par des troubles dissociatifs ainsi qu’un déficit
d’empathie, peut entraîner à termes des passages à l’acte auto-agressifs (conduites
suicidaires) ou hétéro-agressifs (coups et blessures, conduites impulsives, dégradations), ainsi
que des troubles de nature délirante (persécution).
Nous avons des retours d’enseignants, de parents et d’enfants concernant le développement
de comportements désormais inadaptés dès l’école primaire (ex. : endormissements en
classe, insolence face à une autorité dont les enfants ne reconnaissent plus la légitimité en
raison de la violence subie, harcèlement entre élèves et passages à l’acte violents notamment
à l’heure de la cantine).
6 Chen Y, Zhou Z, Min W. Mitochondria, Oxidative Stress and Innate Immunity. Front Physiol 2018 ;9 :1487. Doi
:10.3389/fphys.2018.01487
7 https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/332448/WHO-2019-nCov-IPC_Masks-2020.4-fre.pdf
8 https://www.londonneurology.com/dr-margareta-griesz-brisson
Founder and Medical Director of The London Neurology & Pain Clinic Ltd, Specialized Clinic exclusively on
Physiology, Neurotoxicology and Primary Prevention Medicolegal Expert in the USA, UK, Germany, Switzerland,
Norway. Ce manque d’oxygène dû au port du masque étant qualifié de « fake news », nous souhaitons rappeler
que cela contredit les observations cliniques de bon sens et les retours faits notamment par les enfants et les
sportifs. Demandons donc aux sportifs s’ils obtiennent les mêmes résultats en s’entraînant avec un masque ou
non, et cela permettra de valider par l’expérience les bienfondés de ces assertions théoriques.
Bientôt, nous devrons également argumenter sur les raisons pour lesquelles il ne faut pas arroser les plantes
avec du pétrole !
La survenue de nouvelles maltraitances au sein des établissements
scolaires
La politique sanitaire actuelle entraîne la survenue de nouvelles maltraitances au sein des
établissements scolaires. Ces maltraitances sont de divers ordres : incitations à la délation des
autres enfants ou encore des membres de sa propre famille, incitation des enseignants à la
délation des enfants qui tiennent « des propos manifestement inacceptables »10, isolement et
rejet, stigmatisation, exclusion, mépris pour la vulnérabilité de certains enfants, présence des
forces de l’ordre autour des établissements et parfois en leur sein, harcèlement.
Le traitement égalitaire d’enfants présentant une vulnérabilité rajoute une maltraitance
doublée d’une discrimination, à une situation déjà difficile. Par exemple, les enfants
présentant déjà des troubles du langage sont doublement affectés ; les enfants asthmatiques
et/ou phobiques vivent une angoisse majorée et des conséquences psychosomatiques
aggravées ; les enfants ayant des problèmes d’audition ne peuvent plus se raccrocher à
l’expression faciale (l’expression du visage est l’un des 5 paramètres de la langue des signes.
Sans ce paramètre, le signe perd sa valeur d’intensité et n’a plus le même sens) ; les enfants
autistes présentent des difficultés accrues pour analyser les visages, ce qui aggrave le déficit
social dont ils souffrent déjà. Tout l’accompagnement psycho-éducatif se voit ainsi
complètement bouleversé ; le travail effectué jusque-là sur plusieurs mois (voire années) est
anéanti (apprentissage des mimiques, des expressions faciales, décryptage des émotions).
Chez certains adolescents autistes, la médiatisation mortifère renforce leur rigidité mentale,
et amplifie les troubles anxieux déjà bien présents.
Christophe Leroy, docteur en biologie moléculaire et cellulaire, résume ainsi la gravité de la
situation : « A l’âge où ils apprennent les émotions, la lecture, l’expression orale et écrite, le
mouvement, l’équilibre, ils se retrouvent dans les cours de récréation muselés, parqués dans
des cercles ou des carrés délimités, cloisonnés en intérieurs avec étouffoirs devant des
enseignants miroirs. Maltraitance ? Sans aucun doute. Restent dominants la peur, l’angoisse,
le stress et l’immobilisme qui semble la nouvelle ligne éditorialiste de ce gouvernement pour
instruire et épanouir nos enfants. »11
L’autorité est vécue comme déshumanisée, robotisée, sous l’angle du contrôle, de la
démesure, de la surveillance et de la punition, sans le pendant qui rend d’ordinaire seul
acceptables les limites éducatives, à savoir la bienveillance, la tendresse et l’humanisation des
rapports humains au travers des émotions. Et c’est sans compter sur l’intrusion de la police au
sein des établissements scolaires, certains policiers étant postés armés à l’entrée des écoles
et des collèges : quel conditionnement de terreur souhaite-t-on imprégner dans le psychisme
des enfants ?
Voici par exemple le témoignage public d’une maman (de surcroît ancienne professeur de
lettres classiques durant 16 ans) pour sa fille au collège, et qui reflète les témoignages que
nous recevons ainsi que les déclarations des parents et des enfants en consultation :
10 https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200512.OBS28723/une-fiche-invitant-a-signaler-les
propos-inacceptables-des-eleves-sur-le-covid-agace-les-profs.html
11 https://unpeudairfrais.org/le-port-du-masque-a-nos-enfants-de-6-11-ans-est-il-justifie-reinfocovid/6
« Les profs sont de plus en plus odieux, mis à part une minorité ; une prof a tout de même osé
lui dire que ce n’était pas son masque qui l’empêchait de respirer, mais qu’elle ²avait un
problème au cerveau², une autre l’a accusée d’être potentiellement responsable de la mort de
sa famille, une autre prof saisit les copies avec une pince, pour les mettre en quarantaine dans
un sac avant de les toucher…(…) L’infirmière du collège passe tous les 15 jours dans les classes
pour rappeler aux élèves qu’ils peuvent tuer leurs grands-parents, et ne doivent pas faire de
câlins en famille… »12
Cette mère relève différents actes de maltraitances à l’égard des enfants de la part du
personnel enseignant, par exemple :
« Comment pouvez-vous tolérer qu’un élève se fasse exclure d’un cours parce qu’il a tenté à
plusieurs reprises de respirer un peu en glissant le masque sous le nez ?
Comment pouvez-vous tolérer qu’un élève se fasse disputer et accuser de faire des histoires
quand il se trouve avoir des vertiges à cause de l’hypoxie générée par le port du masque ? »13
Un autre exemple, parmi les nombreuses maltraitances qui semblent surgir au sein des
établissements scolaires, de violence d’adultes envers les enfants et nous a été rapporté en
témoignage direct est celui d’un professeur menaçant une élève de collège de lui faire un
procès pour motif d’atteinte à la vie d’autrui, parce qu’elle avait enlevé son masque pour
remettre un élastique de ses bagues d’orthodontie !
Ainsi, des adultes référents, censés rassurer et protéger les enfants, peuvent ainsi réagir de
manière exacerbée, voire irrationnelle, perdant eux-mêmes leur discernement et leur propre
sécurité de base.
Une condamnation de la tendresse et de l’empathie, un interdit
implicite à l’altérité
La distanciation sociale et le port du masque obligatoires dans les établissements scolaires dès
l’âge de 6 ans interdisent de fait le réconfort de l’enfant à l’école par la tendresse, laquelle
devient un acte dangereux interdit et assimilé comme tel. La spontanéité des gestes est
interdite, réprimée et punie. La tendresse même au sein de la famille est réprimandée dans la
narration médiatique ; l’isolement social au sein des familles est encouragé, sous peine de
chantage à la culpabilité : l’enfant est ainsi assimilé à un meurtrier s’il a embrassé
spontanément ses grands-parents ! 14
12 https://m.facebook.com/100000304937380/posts/3620330454653750/?d=n
13 https://m.facebook.com/100000304937380/posts/3624932354193560/?d=n
14 Le gouvernement s’est doté institutionnellement d’une unité d’experts en sciences comportementales (BVA
nudge unit au cœur même de Matignon) pour la campagne gouvernementale. Le nudge signifiant coup de pouce
en anglais est une théorie d’économie comportementale mise de Richard H. Thaler et par Cass R. Sustein (2008
« Nudge. La méthode douce pour inspirer la bonne décision »). Aussi appelé manipulation
douce, le nudge exploite nos réflexes en les bousculant à l’aide de biais cognitifs tels que l’aversion à la perte,
l’émotion, la réciprocité, l’effet de groupe, les comptes mentaux ou les émotions. Cet outil permet de modifier
inconsciemment le comportement des gens pour parvenir à un comportement souhaité.
France culture a dédié une émission sur cette gestion manipulatrice de la crise sanitaire. Les enfants sont donc
confrontés massivement au matraquage de ces messages de campagne de communication manipulant nos biais
cognitifs pour condamner les gestes les plus élémentaires de tendresse et d’empathie.
https://www.franceculture.fr/emissions/signes-des-temps/le-nudge-et-le-comportementalisme7
La représentation de la maladie est en soi problématique, vue comme un ennemi étranger et
invisible duquel on doit se protéger en s’éloignant d’autrui. Les enfants développent des
angoisses en rapport à ce qu’ils touchent, et ce d’autant plus que le toucher est l’un des
premiers sens mis à contribution dans la découverte du monde (rappelons que les bébés
portent les objets à la bouche avant de les manipuler, pour découvrir le monde. Les enfants
touchent le matériel, les jeux, les vêtements, et c’est un besoin primordial dans la constitution
psychique du principe de réalité). Priver les enfants du toucher revient à les priver d’un accès
sensoriel fondamental au monde qui les entoure, et est une grave maltraitance aux terribles
conséquences.
L’accès aux émotions est rendu extrêmement problématique par le port du masque. Les
enfants n’apprennent plus à lire correctement les émotions sur le visage de l’adulte, ce qui
renforce des processus de perte des affects. Le retrait du masque chez les adultes entraîne de
l’angoisse chez les enfants en bas âge, qui vivent dès lors le visage de l’adulte comme
menaçant. L’autre est perçu comme un ennemi, ce qui grève lourdement le développement
de l’altérité. Le rapport au corps, la perte d’accès à l’humanité ainsi que la confusion générale
(cf. infra) entraînent des troubles du comportement et, pour certains enfants, une perte du
sentiment de réalité de nature à engendrer également des troubles de nature psychotique.
Plus l’enfant est jeune, plus ce risque est aujourd’hui accru.
Une entrave au développement psycho-affectif, relationnel,
psychomoteur et des régressions dans les apprentissages
A 6 ans, l’enfant n’a pas encore accédé au stade logique, et vit encore dans un monde fait de
pensée magique. Son développement psycho-affectif et relationnel est aujourd’hui empêché
(ex. : impossible de se rassurer par un sourire ou des expressions sur le visage de l’adulte
autour).
Le psychologue du développement et universitaire américain Edward Tronick a démontré
dans ses recherches (the « Still Face Experiment ») qu’un nourrisson est en recherche de
partage constant avec sa mère, et qu’il se trouve en détresse psychique sérieuse face à
l’absence d’interactions, ou encore l’inexpressivité d’un visage ou son impassibilité. Ceci a un
impact direct grave sur son développement affectif et le lien d’attachement. L’enfant est
sensible à trois éléments : les expressions faciales, les vocalisations et les postures corporelles.
Le masque vient aujourd’hui entraver de fait ce que ce psychologue américain appelle les
unités expressives fondamentales, c’est-à-dire la capacité pour l’enfant en bas âge de grandir
sans épisodes de détresse face à l’inexpressivité du visage des adultes référents autour de lui.
Le port du masque des personnes autour empêchant l’accès au sourire et aux traits du visage
engendre de facto cette inexpressivité et compromet donc sérieusement le développement
psychique des enfants en bas âge.
Dès l’âge de 4 à 6 semaines, les bébés esquissent des mouvements de lèvres et réagissent à
leur environnement de cette façon pour lui montrer le plaisir qu’ils éprouvent d’interagir avec
lui. Dispenser et voir un sourire a des effets positifs sur le bien-être, le développement et 8
l’apprentissage15. Ce mécanisme trouve une explication au niveau neurologique depuis la
découverte récente des « neurones miroir » ou neurones de l’empathie16 permettant de se
mettre à la place de l’autre et d’imiter ses comportements. Ces neurones seraient tout
particulièrement sensibles au sourire.
Par la suppression du sourire derrière le masque s’effectue donc une neutralisation très
importante de l’empathie chez l’adulte vis-à-vis de l’enfant mais aussi chez l’enfant vis-à-vis
des adultes qui l’entourent. Cette empathie est nécessaire pour la prise de confiance dans les
relations sociales et donc, en supprimant l’accès au sourire, le port du masque est très
dommageable à l’épanouissement et au développement psycho-affectif des enfants.
La suppression du visage au travers des masques ainsi que les contraintes exercées sur les
corps entraînent des régressions nettes dans le développement relationnel et intellectuel de
l’enfant et une perte d’élan vital pour communiquer. Pour beaucoup d’enfants, la socialisation
commence avec l’école, et la découverte des règles du vivre-ensemble, comme de l’autorité
du maître. Quel est donc ce maître qui n’a pas d’identité, comment reconnaître son humeur,
savoir s’il est gentil, ou humain ?
Il convient de noter que ce problème de reconnaissance concerne aussi les adultes, un maître
d’école nous a témoigné qu’il confondait les mamans et avait rendu un enfant à une autre…
Une psychologue a également confondu une maman avec une autre, en allant chercher
l’enfant dans la salle d’attente. Ceci est un grave problème de protection des enfants, dont la
sécurité est mise en danger.
Le langage est lié aux émotions, il existe un besoin de lire les expressions du visage, de la
bouche et d’entendre de façon audible une voix et les émotions qui l’accompagne. Renoncer
à cette forme de communication consistant à lire le langage et les signes sur le visage revient
à renoncer à la communication non verbale et à ses subtilités, à l’ironie et à l’humour qui
convoque les mimiques du visage, à l’analyse de la communication paradoxale… Quelle
cohérence y a-t-il aujourd’hui avec le déploiement au sein des établissements de la langue des
signes au nom de « l’inclusion » ?
De plus, couper l’accès à un organe de communication essentiel, diminue la réceptivité des
autres.
Les enfants dépendent largement des expressions faciales pour comprendre et appréhender
leur environnement : « Cacher la moitié inférieure du visage diminue la capacité à
communiquer, interpréter et imiter les expressions de ceux avec lesquels nous sommes en
contact. Les émotions positives deviennent moins reconnaissables et les émotions négatives
sont amplifiées. Le mimétisme émotionnel, la contagion et l’émotivité en général sont réduits
ainsi que les liens entre les enseignants et les étudiants, la cohésion de groupe et
l’apprentissage – dont les émotions sont un moteur majeur. » 17
15 https://www.caminteresse.fr/psychologie/le-sourire-un-langage-subtil-et-universel-11114950/
16 https://sensoridys.fr/videos/les-neurones-miroirs/
17 Mask mandates may affect a child’s emotional, intellectual development, Dr. Mary Gillis, 23 juillet 2020. Young
children especially rely on facial expressions to understand situations.9
Le développement de l’élocution est lourdement freiné, de même que celui de la lecture,
lesquelles fonctionnent également par mimétisme des phonèmes sur le visage d’autrui.
Les professeurs témoignent des difficultés à se faire entendre au travers du masque, les
enfants devenant plus agités en classe, n’ayant pas accès à une audibilité correcte dans les
enseignements reçus.
Des régressions nettes de l’apprentissage scolaire de base (diction, audition, lecture) et des
replis sur soi sont à craindre.
Dans de nombreuses maternelles, l’accès spontané aux jeux est interdit (crainte de contagion
par les jouets), ce qui bloque le développement psychique et moteur des enfants en bas âge.
Une fragilisation majeure de l’autorité bienveillante/contenante et
de la posture parentale
Le message dominant est fait d’angoisse sur l’avenir.
Les modèles sont des adultes tristes et obéissants, rendus vulnérables par l’incertitude sur la
situation économique (ce qui fragilise par ricochet les enfants). La politique sanitaire actuelle
fragilise en outre la posture parentale auprès des enfants, mettant les parents en situation
d’enfants devant obéir, ce qui entraîne tout à la fois une impuissance parentale et une perte
de repères pour les enfants18.
Le pouvoir imaginaire et symbolique de l’autorité parentale est en chute libre, or rappelons
le, c’est d’abord l’autorité parentale qui rassure les enfants et leur permet de grandir dans un
environnement affectif sécurisant pour eux.
Les parents manquent d’arguments, ne sont plus en mesure de promettre que « ça va finir »,
ne soutiennent pas forcément la narration médiatique dominante et monopolistique, et n’ont
pas le temps de préparer les enfants face à la variabilité chronique des décisions politiques à
« effet immédiat », annoncées brutalement.
Les parents sont donc mis dans l’impossibilité d’accompagner leurs enfants dans leurs
représentations, de les guider et de les épargner. Ils sont à court d’arguments pour expliquer
des situations que les enfants ne manquent pas de questionner avec leur bon sens.
18 Nous renvoyons à l’article de Laurence Leroy, « Fragilisation de la position parentale dans l’exercice de son
autorité et ²syndrome d’aliénation² ».
syndrome-d-alienation10
Une perte de repères structurants et des discours paradoxaux
La situation entraîne une perte de repères vis-à-vis du monde adulte, vécu comme menaçant
et incohérent. Par exemple, un enfant témoigne pour dire qu’il ne comprend pas pourquoi il
peut aller en classe, mais ne peut plus jouer dans la rue avec ses copains comme avant.
Le paradoxe est également présent dans la collusion entre un discours mortifère d’adultes qui
est adressé aux enfants, et des apprentissages à l’école de chansons fort surprenantes parlant
d’un « virus extra-terrestre » ou guerrières, telles que « le covid on en viendra tous à bout »,
d’après les témoignages que nous recueillons.
Les précautions hygiénistes sont poussées à l’absurde : interdiction de se laver les mains dans
certains établissements pour éviter de toucher au robinet, repli par groupes (interdiction de
se mélanger entre classes lors de la récréation) etc.
L’école n’est plus le lieu de l’apprentissage de la socialisation, mais celui de l’apprentissage de
la distanciation sociale. Elle n’est plus le lieu du vivre-ensemble mais celui du marquage de la
méfiance de tous contre tous. Le lien social est très attaqué : les proches deviennent de
potentiels ennemis, nous nageons dans les paradoxes éducatifs.
Les enfants vont-ils avoir envie de grandir pour appartenir au monde adulte tel que nous
sommes en train de le leur présenter ? Ou vont-ils se déconnecter et se réfugier dans
l’imaginaire en refusant de grandir, des sentiments de toute-puissance avec passages à l’acte,
ou encore des idées délirantes avec déréalisation ? Sans compter l’augmentation du recours
aux écrans, déjà bien problématique, ayant pour conséquences la fuite de la réalité et du lien
social au sein même de l’espace familial.
Le paradoxe éducatif concerne également l’écologie, au regard de la contamination du milieu
ambiant due au gel hydro-alcoolique, ainsi qu’aux déchets produits cette année (gants,
masques etc.) à l’échelle de la planète, mais également le rapport à la nature : un virus est-il
vraiment un ennemi extérieur à notre organisme qu’il faudrait combattre ? Doit-on
réellement abattre des troupeaux entiers d’animaux porteurs d’un virus ou l’idée d’éradiquer
un virus en tuant son porteur vivant relève-t-elle davantage d’une pensée primitive
dangereuse de type psychotique ?
Les enfants sont aujourd’hui stigmatisés, alors que durant la première période de l’année
2020, ils étaient considérés comme inoffensifs. Le port du masque est vécu comme un geste
arbitraire ; beaucoup se soumettent à des ordres vécus comme arbitraires pour « ne pas avoir
de problème » sans comprendre le sens de ce qui leur est demandé. Dès qu’un enfant se gratte
le nez, ou baisse son masque, il est contraint à l’isolement et/ou disputé.
Les enfants nagent enfin dans la confusion psychique face à des règles floues, changeantes,
contradictoires, arbitraires et uniquement punitives. Ils se vivent comme « mauvais »,
puisqu’ils sont, selon les moments, punis de jeux collectifs, de cours de récréations ; les sorties
scolaires peuvent être annulées, les toboggans fermés et quid de l’accès aux bibliothèques ?11
Il est urgent de retrouver la raison…
Si l’on reprend ces éléments du point de vue de la thérapeutique, dans le cas qui nous
intéresse il s’agit d’un traitement préventif, c’est ainsi que nous est présenté le port du
masque par les enfants et leur distanciation en milieu scolaire, il y a lieu, comme pour tout
traitement, y compris préventif, d’évaluer son rapport risques/bénéfices.
Rappelons tout d’abord quel est l’objectif direct cherché actuellement par ce traitement
préventif (le « bénéfice ») : diminuer la circulation du virus SARS-Cov-2 (ou COVID-19 virus)
dans la population scolaire et par conséquence dans la population générale, c’est-à-dire en
pratique, le nombre de personnes contaminées. De la réussite de cet objectif dépendraient
des objectifs secondaires comme la diminution du nombre de patients hospitalisés et surtout
celui des formes graves admises en service de réanimation, ainsi que la mortalité due à cette
maladie, un lien effectivement probable du point de vue épidémiologique, encore qu’un lien
de temporalité (la diminution du nombre de malades symptomatiques après ces mesures)
n’implique pas de lui-même un lien de causalité et qu’il faudrait étayer ce dernier par d’autres
arguments dans une méthodologie adéquate.
Cet abord de la prévention en milieu scolaire (le port du masque et la distanciation sociale
rebaptisée physique) ne l’envisage que d’un point de vue passif, une sorte de ligne Maginot
contre le virus, sans que soient réellement prises en compte les capacités de défense propres
à chaque individu, en dehors, et ceci de manière paradoxale, de celles, affaiblies, des
personnes « fragiles ». Ce qui vient d’ailleurs confirmer l’évidence : les défenses immunitaires
personnelles d’un être humain jouent un rôle majeur pour contrer le développement d’une
maladie infectieuse. Les grandes difficultés de traitement curatif ou préventif des infections
des patients souffrant de déficience immunitaire congénitale ou acquise en sont la preuve a
contrario.
Il est généralement admis avec de fortes présomptions scientifiques à l’appui, tant historiques
qu’actuelles, que de nombreux facteurs qui ont été développés auparavant dans cet article
interviennent dans l’état des défenses immunitaires propres à chaque individu à un moment
donné de sa vie, à côté de caractéristiques constitutionnelles initiales ou de maladies
chroniques. C’est par exemple, et quel que soit l’âge, l’hygiène de vie (air respiré, lumière
naturelle, espace vital, activité physique, cadre de vie, rythmes circadiens tels que veille
sommeil, activités scolaires ou professionnelles et leurs productions, etc., tous ces éléments
étant fortement perturbés par la vie en confinement), l’alimentation et les conditions des
repas, enfin et tout particulièrement l’importance de l’état de son humeur psychique. De
nombreuses études ont montré qu’une humeur dépressive (a fortiori une dépression), de
même qu’une anxiété chronique, diminuent les défenses immunitaires de celui qui en souffre.
Les facteurs sociaux jouent un grand rôle dans ces états psychiques, et la cohésion du groupe
ainsi que la qualité des relations affectives avec l’entourage sont des éléments importants
dans leur prévention ou leur traitement. Pour les plus jeunes, qui ont moins de moyens de
prise de distance émotionnelle que les adultes, le port du masque, la distance sociale et même
le confinement vont à l’évidence, au regard des éléments développés plus haut, à l’encontre
des éléments favorables au développement d’une bonne immunité personnelle.12
Pour en revenir plus précisément au port du masque en milieu scolaire, que peut-on en
attendre sur le plan de la contamination ? Sa seule véritable action est de limiter la quantité
de postillons et autres particules émises par la bouche et le nez. Son but n’est pas de protéger
de ces particules celui qui le porte mais l’espace proche qui l’entoure : le masque chirurgical
protège le champ opératoire, pas le chirurgien. Dans le meilleur des cas le masque porté par
les enfants ne peut que limiter en partie la contamination entre eux durant le temps scolaire.
La distance physique imposée (qui devient ainsi de fait une distance sociale) peut
effectivement augmenter cette limitation de la contamination, mais n’importe quel enfant de
l’école primaire peut s’interroger et poser des questions à ses parents sur ce qu’il observe.
Des questions comme : pourquoi dans les transports publics cette distance physique n’est-elle
plus nécessaire depuis que le port du masque est obligatoire pour les adultes ? Ou bien :
pourquoi les deux ne sont-ils obligatoires qu’à l’école ? La situation scolaire est-elle bien plus
dangereuse que n’importe quelle autre de sa vie quotidienne (puisqu’en dehors de l’école,
comme on peut le constater de visu, une partie des enfants continue de jouer et de parler
normalement entre eux) ? Et si l’école est effectivement dangereuse pourquoi continue-t-on
à l’y envoyer ? Que répondriez-vous à la place des parents ?
Comme aucune évaluation sérieuse de ces actions « anti-contamination-diffusion du virus »
ne semble avoir été faite, ils sont bien en peine pour répondre à des questions qu’eux-mêmes
se posent, ce qui nous renvoie à la baisse de la confiance des enfants dans le rôle protecteur
parental exposée plus haut. Il en est de même dans les relations des enfants avec les adultes
qui les enseignent, quand ne se sont pas installés des sentiments de défiance et de culpabilité
bien plus toxiques tels que décrits supra dans cet article. Actuellement, le sentiment de
culpabilité (et pas seulement de responsabilité pour plagier certaines anciennes réponses de
« décideurs » lors d’affaires tragiques antérieures) est d’ailleurs assez général chez les enfants,
sans qu’ils comprennent ce qu’ils ont pu faire de mal, surtout les plus jeunes, et il le reportent
sur les messages culpabilisant de certains adultes : les petites incartades au port du masque,
les jeux ou discussions entre eux, etc., qu’ils ne peuvent s’empêcher de faire, comme des
enfants qu’ils sont. La mise en cause de leur responsabilité dans le risque mortel qu’ils feraient
courir à leurs grands-parents ou autres personnes fragiles proches est particulièrement
culpabilisante, alors que les données qui nous sont transmises sur ces voies de contamination
par les enfants sont très parcellaires et contradictoires.
Au bout du compte cette diminution possible mais non vérifiée (ni humainement vérifiable)
de la contamination entre enfants durant les heures scolaires est très probablement quantité
négligeable dans la diffusion des vagues épidémiques actuelles de COVID 19. Les effets
indésirables de cette prévention constatés lors de l’utilisation du port du masque et la distance
entre enfants en milieu scolaire (et plus globalement, l’anxiété généralisée qui les
accompagne), c’est-à-dire les « risques » du rapport « risques/bénéfices » sont donc bien
présents et importants. Ils apparaissent ainsi prépondérants sur les « bénéfices », ce qui
nécessiterait une réévaluation de ce rapport, un traitement, qu’il soit préventif ou curatif, ne
pouvant être évalué que par son résultat clinique global et non sur celui d’une seule partie de
ses effets. Cette réévaluation pourrait permettre un réexamen des mesures sanitaires en
cours en milieu scolaire.
Un autre élément de prévention lors d’une épidémie, dont on entend parler fréquemment,
est l’acquisition d’un taux suffisant de personnes immunisées au sein d’une population pour 13
arrêter la propagation du virus en son sein et ainsi protéger également ceux qui n’ont pas
encore été contaminés. En ce qui concerne ce nouveau virus, ce taux ne peut actuellement
qu’être estimé en fonction des épidémies antérieures par d’autres virus plus ou moins proches
de celui-ci. Quel qu’il soit, il ne semble pas atteint jusqu’à présent dans la plupart des
populations mondiales, au vu de la pandémie en cours. Cette immunité de groupe ne peut
être acquise que par un nombre suffisant d’individus immunisés après contamination par le
virus circulant entre les membres de ce groupe. On comprend dans ce cas l’importance de
l’immunité personnelle de chaque membre de ce groupe et de l’intérêt qu’elle soit la meilleure
possible. La stratégie de limitation de la diffusion d’un virus ne peut que retarder l’acquisition
d’une immunité collective plutôt que mettre fin à l’épidémie. Son intérêt est plutôt d’étaler
l’évolution de celle-ci afin que les capacités de soins disponibles ne soient pas dépassées en
cas de pic, ce que l’on peut comprendre.
Ce n’est pas la première fois dans l’histoire des épidémies à transmission interhumaine que
nous sommes confrontés à une telle situation et nous le sommes même encore actuellement
pour d’autres agents infectieux que le COVID 19. Pour mémoire, citons en trois cas, dus à
différentes sortes d’agents infectieux :
1.
Celui de la varicelle, due à un virus, qui sévissait sous forme d’épidémies à
renforcements saisonniers. Celle-ci était très contagieuse dans la population enfantine, quasi
exclusivement sous des formes peu symptomatiques ou relativement bénignes. Les formes
graves, potentiellement mortelles, ne se voyaient que chez les enfants immunodéprimés (en
cas de leucémie par exemple). La stratégie préventive consistait alors, dès qu’une épidémie
de varicelle débutait, à protéger ces quelques malheureux enfants en les mettant au vert dans
un milieu sans contact avec d’autres enfants, les grands-parents par exemple, avec scolarité à
distance. Il n’était pas question de freiner la diffusion du virus mais au contraire de favoriser
celle-ci dans l’entourage de l’enfant concerné, comme par exemple chez ses frères et sœurs,
afin qu’ils constituent une barrière efficace pour son retour. Les enfants « boucliers » se
sentaient ainsi valorisés par leur rôle après qu’on leur avait expliqué les raisons de
l’éloignement de l’enfant malade.
2.
Autre maladie : la coqueluche, due à une bactérie. Pas si anodine que cela chez
l’enfant, elle reste très dangereuse chez le nouveau-né. La stratégie actuelle est donc d’établir
une barrière sanitaire autour de lui, en vérifiant l’état d’immunité de toutes les personnes qui
vont être amenées à s’en occuper pendant ses premiers mois de vie.
3.
Troisième cas, celui de la toxoplasmose, qui est une parasitose. L’infection durant
l’enfance passe le plus souvent inaperçue alors que pendant la grossesse elle aboutit
fréquemment à des malformations graves, voire la mort du fœtus. Là encore la stratégie
consiste à favoriser l’acquisition d’une immunité par l’absence de mesures empêchant la
contamination spontanée par le toxoplasme à une période de la vie où elle est sans
conséquence : l’enfance (sauf en cas de déficit immunitaire, bien évidemment), voire à la
favoriser par le contact avec un des animaux transmettant le parasite et que les enfants
adorent caresser : le chat.
Dans ces trois situations, la stratégie adoptée est celle d’une protection individuelle des
personnes susceptibles de contracter une forme grave de la maladie, tout en favorisant 14
l’acquisition d’une barrière immunitaire collective capable de les protéger en remplacement
de cette protection individuelle qui ne peut être que provisoire pour de multiples raisons.
Encore faut-il réduire le plus possible les effets indésirables de ces mesures provisoires et,
lorsque c’est possible, demander aux personnes concernées leur avis sur ce qu’elles
souhaitent (comme par exemple des grands-parents en institution par rapport au contact avec
leurs petits-enfants pour l’épidémie actuelle). C’est sous cet angle que pourrait être
considérée la protection des enseignants et autres professionnels de l’enfance, qui prennent
probablement moins de risques avec les enfants qu’ils côtoient durant leur activité
professionnelle, qu’en croisant sur le trottoir quelqu’un en plein effort de course à pied sans
masque.
Pour résumer ces paragraphes, il est souhaitable de se demander si les mesures sanitaires
actuelles concernant les enfants en milieux scolaire et autres ne relèvent pas d’un hygiénisme
plus du registre de la phobie que de l’hygiène (et l’on commence à découvrir le rôle de la
nosophobie des microbes dans les maladies allergiques) ainsi que d’un scientisme plutôt que
d’une médecine clinique dans ses composantes somatique et psychologique.
Il est urgent de retrouver la raison et de formuler clairement les questions posées par cette
épidémie si l’on veut avoir la possibilité d’y trouver des réponses adéquates à la situation
qu’elle nous impose, sans avoir à l’aggraver par nos actions, comme le veut toute
thérapeutique bien comprise.
Conclusion
Notre relevé clinique est très alarmant, et signale une politique sanitaire ne souffrant
d’aucune contestation dans ses certitudes, mais qui semble très déconnectée du réel vécu et
des troubles psychiques et physiologiques graves et sérieux qu’elle engendre sur la population
en général, et les enfants en particulier.
« Maintenant on ne va plus à l’école pour travailler mais pour se faire gronder » est devenu un
discours récurrent entendu dans nos consultations. Bientôt, tous les enfants seront
traumatisés d’aller à l’école et ne souhaiteront plus grandir, puisqu’ils ressentent une hostilité
franche à leur égard de la part du monde adulte. La souffrance psychique et les troubles
associés chez les enfants sont par conséquent en pleine « explosion »19.
L’enfance est aujourd’hui utilisée comme un champ expérimental hasardeux notamment de
techniques manipulatoires institutionnalisées (cf. BVA nudge units supra), où la violence d’un
monde adulte régi par l’angoisse focalisée sur la mort et la maladie fait effraction traumatique
dans le monde de l’enfance, lui supprimant de façon totalitaire et abusive le droit à une
19 « Dans le nord-est de Paris, on constate un doublement des tentatives de suicide chez les mineurs de moins
de 15 ans par rapport à l’année dernière (…). Depuis la rentrée de septembre, un enfant de moins de 15 ans
arrive ainsi presque chaque jour aux urgences de Robert-Debré pour une tentative de suicide, contre environ un
tous les trois jours un an avant ».
des-troubles-psychiques-chez-les-enfants_6061143_3244.html15
autorité contenante, à une structure sécurisante favorisant les apprentissages, lui volant son
innocence, sa joie de vivre et sa sérénité.
Il serait confortable de se reposer sur la capacité d’adaptation et de résilience des enfants face
aux maltraitances, mais cela ne devrait en aucun cas nous permettre de faire l’économie d’un
positionnement professionnel.
C’est pourquoi nous appelons les professionnels de l’enfance en particulier, et les adultes en
général, à se manifester publiquement avec discernement, responsabilité et bienveillance,
pour faire barrage à cette maltraitance systémique, aider à promouvoir une approche
raisonnable et mesurée, et garantir ainsi la protection des enfants du peuple de France.
Références complémentaires (non exhaustives)
« Le droit de chacun à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé », par Marianne Moliner
Dubost (maître de conférences)
Port du masque : le parcours du combattant d’un collégien asthmatique, décrivant les
railleries et l’isolement subi par un collégien, vivant désormais un calvaire dans ses activités
scolaires ; la mère ayant insisté pour la reprise des cours de l’enfant, a subi une garde à vue
de 8 heures.
Témoignage : au collège, le droit à respirer de l’air pur est relégué aux toilettes
Masked education? The benefits and burdens of wearing face masks in schools during the
current Corona pandemic, Trends Neurosci Educ. 2020 Sep.; 20, 11 août 2020
Le port obligatoire du masque pour les enfants, c’est de la maltraitance !, 21 Août 2020, par
les docteurs G. Delépine, chirurgien oncologue et N. Delépine, pédiatre cancérologue.
Signataires
Laurence Rasmussen-Amigues, psychologue clinicienne
Karine Amistani, psychologue clinicienne
Ariane Bilheran, psychologue clinicienne et docteur en psychopathologie
Marie Claude Bonnetto, psycho-praticienne
Sandra Brot, psychologue clinicienne
Régis Brunod, pédiatre et pédopsychiatre
Valérie Chénard, psychologue sociale et du travail
Isabel Dousset, psychopédagogue
Catherine Frade psychologue et psychopathologue du travail, docteur en pharmacie,
ancienne présidente de l'association EMDR France
Laetitia Guias, psychologue du travail
Marie-Laurence Hercenberg, psychologue clinicienne
Stéphanie Jacques, psychologue clinicienne
Amandine Lafargue, psychologue clinicienne, psychologue sociale et des organisations du
travail, psychothérapeute et psychanalyste
Virginia Leclercq, psychanalyste
Laurence Leroy, psychologue clinicienne16
Carole Mary, psycho-praticienne et infirmière
Yoanna Micoud, psychologue clinicienne
Consuelo Palacios, psychologue clinicienne
Gwenaëlle Persiaux, psychologue clinicienne
Amandine Potier, psychologue clinicienne
Marie-Catherine Thevenet, psychologue clinicienne et psychanalyste
Isabelle Torisi, psychanalyste
Cet article est proposé pour publication en première instance à France Soir ainsi qu’à
Reinfocovid.